La lune est tombée sur l'eau verte
de l'étang dont elle a tatoué la peau
et brille en pure perte
n'aveuglant pas les crapauds
qui croassent dans les joncs
embrouillent son image
en brusque et froid plongeon
qui trouble son visage
Un grand oiseau de nuit
battant lourd l'air obscur
fait taire le ballet qui nage à sa figure
des araignées d'eau noires s'esquivent fins anneaux
que des remous plus sombres suivent au fond des eaux
les joncs à peine aimés par sa raie de lumière
frémissent sous le vent un souffle de colère
parfois les feuilles au fond de l'eau brune du bord
sont poussées par un monstre les frôlant de son corps
Un pâle cocon de soie doucement se balance
au pied d'un vieux tronc d'arbre auprès des roseaux, danse
Un hurlement de chien vient déchirer la nuit
mais plus rauque et plus fort et puis brusquement fuit
des pas qui se rapprochent, des ronces sont poussées
alors que l'oeil blanc de l'astre s'émoussait
en voile de nuages et froncent ses paupières
repeignent tout au noir et au gris de la pierre
ne laissent plus que moi assise et pieds baignant..
dans l'eau froide qui berce, les ombres me ceignant
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